
John Maynard Keynes, économiste britannique du XXe siècle, a publié en 1936 un ouvrage intitulé La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie dans lequel il défend et recommande contre tout bon sens l’endettement public (pour la France : 2,2 milliards d’euros à l’arrivée de Monsieur Macron, 3,3 Md€ aujourd’hui, soit 115% de notre PIB. Non, vous ne rêvez pas).
Quel rapport avec la politique ? Pourrait-on demander.
Tout d’abord, il semble judicieux de préciser qu’une municipalité n’est pas censée faire de la politique, mais plus exactement ce que certains appellent maintenant de la municipalitique.
En effet, la gestion de l’immigration par exemple est un sujet éminemment politique, la gestion de la sécurité des administrés, du désert médical, du pouvoir d’achat, de l’économie ou des finances d’une municipalité n’en est pas. De plus, on ne gère pas une commune, quelle que soit sa taille, comme on est censé gérer un pays.
En fait de finances, la Cour des Comptes s’est penchée en 2025 sur la gestion de la ville de Dole (23 784 habitants selon l’INSEE en 2022) et sa relation financière avec la CAGD (Communauté d’Agglomération du Grand Dole, 54 697 habitants en 2022). Les conclusions de la CC sont pour le moins édifiantes et montrent à l’évidence que la Municipalité est plutôt partisante des idées de Citizen Keynes, et ce de façon obscure, ce qui n’est pas vraiment rassurant :
1° « La précision des notices explicatives soumises aux élus à l’appui des délibérations devrait être améliorée afin de garantir une meilleure information des conseillers municipaux. » (Rapport de la CC, page 7 §4)
2° « Une justification de certains flux réciproques apparaît nécessaire, comme le remboursement à 50 % par la CAGD des postes de direction des services de l’état-civil et des moyens, et de la police municipale, aujourd’hui effectif sans base, en l’absence de délibération et de convention régissant cette relation. » (page 8 §2)
3° « La trajectoire financière établie lors des orientations budgétaires 2025 ne semble pas réaliste (sic) car le net à financer de la section d’investissement serait de près de 5 M€ et l’épargne nette dégagée serait à peine de 0,5 M€, contraignant la commune à emprunter le solde. » (page 8 §7)
4° « Déficit de gestion, supérieur à celui autorisé par l’article L 1612-14 du CGCT (5 % des recettes réelles de fonctionnement) et ce durant trois exercices : 2020, 2021 et 2022. Ce niveau de déficit constitue une alerte financière importante. » (page 9 §2)
5° « La couverture des dépenses d’investissement est fortement tributaire des financements externes, des cessions et in fine de l’emprunt. » (page 9 §3)
6° « Le niveau du fonds de roulement traduit une situation tendue car il couvre moins de 15 jours de charges courantes. » (page 9 §3)
7° « Un règlement budgétaire et financier (RBF) aurait dû être adopté dès le vote du budget primitif 2019, même en l’absence de gestion pluriannuelle de crédits, car la commune de Dole présente une population supérieure à 3 500 habitants. Ainsi, ce RBF a été tardivement adopté en 2024 car la commune n’a instauré une gestion pluriannuelle de ses crédits d’investissement qu’à partir du budget primitif 2025. » (page 9 §5)
8° « La commune de Dole ne s’est pas dotée d’un règlement d’attribution des subventions, permettant de garantir transparence et objectivité. » (page 9 dernier §)
9° « Les élus ne bénéficient pas d’une information suffisante quant aux déterminants des montants soumis à leur validation. Ce processus doit être rationnalisé. » (page 10 §1)
Conclusion, Dole semble vivre discrètement au dessus de ses moyens, donc à crédit. Son Conseil municipal devrait-il être renouvelé ?
